Alors que la saison de la grippe commence et que la pandémie de COVID-19 se poursuit, la vaccination antipneumococcique est plus importante que jamais pour prévenir les maladies et les décès dus à la pneumonie et à d’autres formes de pneumococcie. Mais le taux de vaccination demeure faible chez les adultes à risque élevé, affirment des chercheurs de l’Université McGill.
Q&R avec Giorgia Sulis
Qu’est-ce qu’une pneumococcie ?
Le pneumocoque est la principale cause bactérienne de pneumonie et peut causer d’autres infections graves, y compris la septicémie et la méningite. La pneumonie est l’une des 10 principales causes de décès chez les adultes au Canada. La plupart des cas de pneumococcie sont évitables par la vaccination.
À quelle question avez-vous entrepris de répondre ?
La compréhension de l’adoption du vaccin et des facteurs associés à la non-vaccination a des implications importantes pour réduire le risque de pneumococcie et peut sauver des vies. Pour trouver des réponses, notre étude a analysé les données autodéclarées sur l’adoption du vaccin antipneumococcique auprès de 33 061 adultes vivant dans la collectivité canadienne inscrits à l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV). Plus précisément, nous avons examiné deux groupes clés à risque élevé : personnes âgées (c.-à-d. les personnes âgées de 65 ans et plus) et les adultes âgés de 47 à 64 ans qui avaient des problèmes de santé chroniques sous-jacents.
Qu’avez-vous trouvé ?
Bien que la plupart des cas de pneumococcie soient évitables par la vaccination, le taux de vaccination contre le pneumocoque demeure faible chez les personnes à risque élevé, en particulier chez les adultes âgés de 65 ans et plus et les adultes atteints d’un problème de santé chronique sous-jacent. Nous avons constaté qu’environ la moitié des personnes âgées de 65 ans et plus et plus de 80 % de celles âgées de 47 à 64 ans qui avaient une maladie chronique sous-jacente ont déclaré n’avoir jamais reçu de vaccin antipneumococcique au cours de leur vie. Bien que la proportion d’adultes non vaccinés ait été plus faible chez ceux qui se sont fait vacciner contre la grippe ou qui ont été en contact avec un médecin de famille au cours de l’année précédente, de nombreuses personnes ont raté des occasions de vaccination. Cela contraste fortement avec l’objectif de couverture vaccinale de 80 % fixé par la Stratégie nationale d’immunisation du Canada, qui doit être atteint d’ici 2025.
Quelle est la signification de ces résultats ?
Notre étude est la plus grande analyse de l’adoption du vaccin antipneumococcique et des facteurs associés à la non-vaccination chez les adultes à risque élevé au Canada. Il jette également un nouvel éclairage sur le problème des occasions manquées de vaccination. Nous espérons que notre étude pourra contribuer à sensibiliser la population à ce problème et à promouvoir des stratégies efficaces visant à accroître le taux de vaccination contre le pneumocoque afin de réduire les hospitalisations et la mortalité.
À propos de cette étude
“Taux de vaccination contre le pneumocoque et occasions manquées de vaccination chez les adultes canadiens : Une analyse transversale de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV)" par Giorgia Sulis et al. a été publié dans PLOS ONE.
Cette histoire a été publiée pour la première fois dans la salle de presse de McGill, lisez l’article original ici.