
Puisque 44 % des adultes et 73 % des personnes âgées vivent avec au moins une maladie chronique, il n’a jamais été plus nécessaire de prodiguer des soins plus ciblés et équitables. C’est là que la médecine personnalisée entre en jeu, c’est-à-dire une approche qui consiste à adapter les soins à la génétique, au mode de vie, à l’environnement et aux expériences vécues de chaque individu.
Pour assurer l’équité en santé et abandonner l’approche universelle de la médecine, les Instituts de recherche en santé du Canada et leurs partenaires investissent 38 millions de dollars dans 19 équipes de recherche et un carrefour national d’application des connaissances. L’objectif? Débloquer des solutions préventives et des traitements plus efficaces et plus personnalisés pour la population canadienne.
Parminder Raina, professeur au Département des méthodes et données probantes et de l’impact de la recherche en santé de l’Université McMaster, s’est vu octroyer deux millions de dollars sur une période de cinq ans pour créer Social BEACON (Social disparities — Biological Exploration CONnecting multi-omics approach with healthy aging, ou Disparités sociales — Exploration biologique reliant une approche multiomique au vieillissement en santé).
Cette initiative rassemble un groupe interdisciplinaire pancanadien de chercheurs et chercheuses qui analyseront les liens entre la disparité sociale et l’inflammation, d’une part, et la santé et l’évolution des maladies chez les personnes d’âge mûr et âgées, d’autre part.
La recherche repose sur une approche multiomique, qui intègre diverses données biologiques, comme la génétique, l’épigénétique, les métabolites sanguins et le microbiome intestinal, et qui puise dans les données sur la santé physique, mentale et sociale de l' Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV), une plateforme de recherche nationale sur la santé et le vieillissement auprès de plus de 50 000 adultes qui habitent dans la communauté.
« Social BEACON vise à découvrir les mécanismes sous-jacents qui relient la défavorisation sociale à l’inflammation et aux maladies liées à l’âge », explique Parminder Raina, chercheur principal en chef de l’ÉLCV et directeur scientifique de l’Institut de recherche sur le vieillissement de l’Université McMaster.
« Comme il permettra de comprendre les facteurs moléculaires responsables des maladies et les trajectoires par lesquelles les disparités sociales influent sur la santé, le projet produira des données probantes qui éclaireront l’élaboration d’interventions ciblées et amélioreront les résultats cliniques de chaque Canadien et Canadienne. »
Social BEACON intégrera de nouvelles mesures à l’ÉLCV, telles que les analyses épigénétiques de participants et participantes supplémentaires à l’ÉCLV, et la protéomique, qui mesure les protéines dans le sang. Il vise ainsi à rehausser l’ÉLCV afin qu’elle devienne la plateforme phare de la recherche en santé personnalisée au Canada, qui propose des données faciles d’accès aux chercheurs et chercheuses.
L’initiative Social BEACON est également axée sur la formation et le mentorat de la prochaine génération de chercheurs et chercheuses, tout en priorisant l’engagement et la mobilisation du savoir afin que les résultats aient des effets réels et percutants auprès de la population canadienne. Pour ce faire, un comité consultatif des participants et participantes à Social BEACON a été formé, qui représente des personnes aux âges, aux ethnies, aux états de santé et aux expériences variés.
« L’ÉLCV est d’une valeur inestimable, et c’est ce qui motive ma participation, affirme Penelope Petrie, participante à l’ÉLCV depuis 2015 et patiente partenaire de la subvention Social BEACON. Mais ce qui m’a incitée à demeurer dans l’étude, ce sont les communications continues sur les résultats, par les webinaires, les articles scientifiques et d’autres rapports. C’est une véritable motivation à continuer de m’investir. Dans mon rôle d’utilisatrice des connaissances, l’un des éléments qui revêtira une importance primordiale pour moi, ce sera de constater les répercussions de l’initiative Social BEACON. »