Michael Bernard, un retraité de 75 ans qui habite à Vancouver, a mené une longue carrière dans les médias. Il a été journaliste pendant 25 ans avant de se tourner vers les communications et de passer 25 autres années au sein de divers cabinets et établissements de relations publiques. Michael participe activement à Fit Fellas, un programme d’exercices réputé réservé aux hommes âgés de West Vancouver. Créé il y a 46 ans, Fit Fellas a pris de l’expansion pour inclure 170 participants. Le programme est soutenu par des établissements comme l’Université Simon Fraser, l’Université de la Colombie-Britannique et la municipalité de West Vancouver. Michael participe à l’ÉLCV depuis 2013.
Michael (à droite) avec son frère, Peter (à gauche) lors d’un récent cours fit fellas à West Vancouver.
Q : Pourquoi avez-vous décidé de participer à l’ÉLCV?
Je pense que c’est une publicité (dans un journal local) qui a d’abord attiré mon attention et un simple sentiment général de curiosité au sujet du processus de suivi des personnes âgées et du vieillissement. Du point de vue du participant, ça me semblait un parcours intéressant à entreprendre.
Q : Quelle est votre définition personnelle de bien vieillir? Qu’est-ce que ça signifie pour vous?
Je dirais que c’est une combinaison de maintien de la forme physique et (du bien-être) social. Une chose qui m’impressionne au sujet des suivis que j’ai faits avec l’ÉLCV, c’est l’importance accordée à l’activité sociale et au maintien des contacts sociaux.
Je pense que c’est particulièrement important parce que les hommes comme moi peuvent avoir des conjointes qui ont leurs propres problèmes physiques et ne sont pas nécessairement en mesure de participer à des activités avec eux. Par exemple, j’adore faire de la voile, mais ma femme de 74 ans n’a aucune envie de venir sur le voilier avec moi. Nous faisons beaucoup de choses ensemble, mais vous savez, le programme Fit Fellas a ses avantages, comme le café après les exercices. C’est un club réservé aux hommes, et pour ce que ça vaut, ça nous permet de discuter de plusieurs sujets.
Q : Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur le programme Fit Fellas?
Fit Fellas a été lancé il y a une quarantaine d’années par un instructeur physique qui avait fui la Hongrie avec sa famille et enseignait à l’Université de la Colombie-Britannique. Il s’est rendu compte du grand intérêt pour la course et le jogging et a réuni un groupe de personnes de West Vancouver pour s’y adonner régulièrement.
Au fil des ans, le programme s’est élargi de plus en plus et a reçu un grand soutien de la part de la municipalité de West Vancouver, qui fournit le gymnase et le café-restaurant du club de l’âge d’or. Je tiens à souligner que Fit Fellas a lui-même été soumis à plusieurs études, y compris par des chercheuses et chercheurs de l’Université Simon Fraser et de l’Université de la Colombie-Britannique. Ces spécialistes de la kinésiologie ont assisté à des congrès un peu partout en Amérique du Nord et ont déclaré n’avoir jamais rien vu de comparable à Fit Fellas.
Q :À part ses bienfaits physiques, comment Fit Fellas a-t-il enrichi votre vie?
Ce que j’aime beaucoup au sujet de Fit Fellas, c’est que ça n’exige pas un gros engagement. On peut se voir trois fois par semaine et aller prendre un café ensemble. Je n’ai pas nécessairement besoin de les inviter à souper ou à faire de la voile, même si je me suis dit que je le pourrais. Autrement dit, c’est une forme d’interaction sociale informelle, non organisée. C’est très simple et il y a très peu d’obstacles pour en faire partie.
Pour ma part, ça satisfait à un besoin d’interactions plus décontractées, avec d’autres personnes qu’un membre de la famille ou une conjointe, disons. Par exemple, celui de mes frères qui m’a incité à m’inscrire a perdu sa femme l’an dernier à cause du cancer. À l’observer, je peux constater que Fit Fellas a été une forme d’interaction sociale et une réponse à un besoin très importantes. Je veux dire, il a beaucoup de petits-enfants, beaucoup d’amis à un chalet d’été où il va depuis plus de 60 ans, mais je pense que c’est un volet de plus auquel il prend vraiment plaisir, et il y participe depuis plus de dix ans.
Q : Quel type d’exercices Fit Fellas cible-t-il?
Fit Fellas est axé sur les étirements. Ce n’est pas de la musculation ni de l’aérobie intense. Mais je pense que ce que ça fait, probablement sur le plan médical, c’est de réduire le risque de chutes, qui représente un risque majeur pour les personnes de mon âge.
Un groupe de 10 à 15 hommes nonagénaires font partie d’un groupe distinct qui s’appelle The Senators. Ça me dit que Fit Fellas va prospérer encore longtemps. Autrement dit, c’est un programme sur lequel je peux compter jusqu’à ma mort, que je trouve satisfaisant des points de vue social et physique.
Q : Avez-vous d’autres réflexions dont vous voulez nous faire part?
Mon conseil pour réussir de manière raisonnable à maintenir un mode de vie actif c’est, pour les hommes en particulier, de simplement continuer à essayer de nouvelles choses. Par exemple, il y a deux semaines, j’ai commencé à nager à la piscine de West Vancouver tôt le matin, à 6 h deux fois par semaine. Je pense qu’en vieillissant, il faut lutter contre ce sentiment de « Oh, je suis trop fatigué » ou « Oh, ça semble lourd ». Je pense qu’il y a des avantages à maintenir ses intérêts et son envie d’essayer différentes choses. Il faut faire l’effort, mais ça boucle la boucle et ça permet de rester en meilleure santé plus longtemps.