Cognition, fragilité et chutes : devrait-on les inclure dans l’évaluation du risque de fracture?

L’ostéoporose est une maladie qui augmente le risque de fractures, accroissant ainsi le risque de développer des maladies, de décès et de dégradation de la qualité de vie. La probabilité de subir une fracture osseuse peut être calculée à l’aide d’outils d’évaluation du risque de fracture, tels que FRAX et CAROC, qui prennent en compte certains éléments comme l’âge, le sexe et la densité minérale osseuse. Ces outils n’incluent toutefois pas d’éléments pertinents pour les personnes âgées, comme les troubles cognitifs, la fragilité et les chutes. Notre étude examinera le lien entre les fractures, la cognition, la fragilité et les chutes à l’aide des données de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement. Ainsi, elle permettra d’aider à déterminer si ces éléments devraient être inclus dans l’évaluation du risque de fracture afin de mieux prédire lesfractures.

L’objectif principal était d’examiner l’association entre les fractures incidentes autodéclarées et la cognition, la fragilité et les chutes lors du suivi après trois ans, et ce après avoir contrôlé le risque de fractures traditionnelles (p. ex. à l'aide de densité minérale osseuse). Notre étude a révélé que la fragilité était associée de manière indépendante aux fractures incidentes autodéclarées chez les participant·es de tout âges et chez ceux/celles âgé·es de 65 ans ou plus, alors qu'un historique d'une ou plusieurs chutes était indépendamment associé aux fractures autodéclarées chez les participant·es de tout âge. De plus, le Test d’apprentissage auditivo-verbal de Rey (rappel immédiat) a été associé aux fractures incidentes autodéclarées chez les participant·es de tout âge et le Test de mémoire prospective de Miami a été associé aux fractures chez les personnes âgées de 65 ans ou plus. Aucune autre mesure de performance n’a été associée à des fractures incidentes autodéclarées, de sorte que l’association avec le Test d’apprentissage auditivo-verbal de Rey ou le Test de mémoire prospective de Miami pourrait être fausse. La valeur moyenne de la performance cognitive chez les participant·es avec et sans fractures incidentes autodéclarées était similaire. Ainsi, nos résultats peuvent également servir de base à de futures études visant à examiner si l’ajout de la fragilité et d’antécédents de chutes augmente la précision prédictive des outils actuels d’évaluation du risque de fracture. Nos résultats soutiennent également une étude plus approfondie des interventions non pharmacologiques pour la prévention des fractures.