À l’aide de données de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV), des chercheuses et chercheurs de l’Université de Toronto ont découvert que les hommes mariés ou ceux qui se sont mariés pendant la période d’étude de trois ans étaient deux fois plus susceptibles de vieillir de manière optimale que ceux qui ne s’étaient jamais mariés.
Chez les femmes, celles qui ne s’étaient jamais mariées étaient deux fois plus susceptibles de vieillir de manière optimale que les répondantes qui étaient devenues veuves ou avaient divorcé pendant la période de l’étude. Le taux de femmes mariées qui vieillissaient de manière optimale ne différait pas tellement de celui des femmes qui ne s’étaient jamais mariées.
L’étude a été publiée en ligne (en anglais), dans la revue International Social Work.
« On sait peu de choses sur la relation entre les trajectoires conjugales des personnes âgées et le fait de bien vieillir. Nous voulions voir si diverses trajectoires conjugales étaient liées à la santé physique et au bien-être et si ces relations différaient chez les hommes et les femmes », affirme la première auteure, Mabel Ho qui, en 2023, a décroché son doctorat à la Faculté de travail social Factor-Inwentash de l’Université de Toronto et à l’Institute for Life Course and Aging.
L’équipe de recherche a défini le vieillissement optimal comme l’absence d’affections physiques, cognitives, mentales ou affectives graves qui empêchent les activités du quotidien, et comme de forts taux de bonheur, de bonne santé physique et de bonne santé mentale autodéclarés. L’échantillon de l’étude était composé de 7 641 participantes et participants à l’ÉCLV de 60 ans ou plus lors du premier suivi, qui étaient en excellente santé lors de la collecte de données de départ.
« Des études antérieures ont démontré que le mariage est associé à une meilleure santé tant chez les hommes que chez les femmes, tandis que les hommes qui n’ont jamais été mariés présentent en général la moins bonne santé », remarque David Burnes, professeur et titulaire d’une Chaire de recherche du Canada à la Faculté de travail social Factor-Inwentash de l’Université de Toronto. « C’est peut-être parce que les personnes mariées s’encouragent l’une l’autre à adopter ou conserver de bons comportements liés à la santé, comme l’abandon du tabac et l’exercice régulier. »
Les personnes âgées qui ne vivaient pas d’isolement social étaient plus susceptibles de maintenir une santé optimale. Celles qui avaient des contacts réguliers avec des membres de leur parenté, des amis et des voisins étaient plus susceptibles de vieillir de manière optimale que celles qui étaient aux prises avec l’isolement social.
L’étude a également établi l’importance de facteurs liés au mode de vie, tels que le maintien d’un poids santé, l’activité physique, l’absence d’insomnie et l’abstention du tabac, pour maintenir une santé optimale plus tard dans la vie.
« Notre étude souligne l’importance de comprendre les différences des genres sur le vieillissement afin de mieux soutenir l’épanouissement des hommes et des femmes âgés, a conclu Mabel Ho. Nos découvertes peuvent éclairer la création de programmes et de services afin de mobiliser et de soutenir les adultes âgés, notamment ceux qui ne se sont jamais mariés ou qui sont devenus veufs, se sont séparés ou ont divorcé plus tard dans la vie. »
Cet article a été publié pour la première fois sur EurekAlert! par l’Université de Toronto. Lisez l’histoire originale ici.