Gord est un gestionnaire des communications politiques à la retraite âgé de 83 ans. Il a précédemment dirigé le Programme Together in Movement and Exercise (TIME) , un programme communautaire qui accueille les personnes ayant des problèmes d’équilibre et de mobilité à faire de l’exercice. Entre le maintien d’une maison rurale à Muskoka, au nord de Toronto, qu’il partage avec sa femme, il aime jouer au curling, rester à jour en politique et s’occuper de son septième Doberman. Il participe à l' ÉLCV depuis juin 2012.
Parlez-nous un peu de votre parcours avec le vieillissement?
J’ai relevé mon lot de défis. J’ai dû subir un triple pontage en 2002. Si ça vous arrive, on va vous proposer de suivre un programme de réadaptation cardiaque : ne le refusez pas! C’est difficile de garder les gens motivés dans ce genre de programme, mais j’ai apprécié l’expérience. En plus d’aider les autres, j’ai beaucoup appris.
Après mon pontage, tout le monde s’est dit : « Il devait bien se douter que ça s’en venait. » Eh bien, non, je ne l’ai pas vu venir. Je venais de passer un examen cardiaque. Même si j’avais remarqué que monter les escaliers m’essoufflait un peu plus qu’avant, je me disais que c’était parce que j’était dans la soixantaine. Il s’avère que ce n’était pas le cas – le problème était plus sérieux. Il est donc important d’être au courant des signes aussi,
Mon père avait des problèmes cardiaques. Il est mort à 72 ans. À l’époque, les médecins disaient : « Ne bougez pas! Restez tranquille. Faites une petite marche dans le quartier et revenez à la maison. » Je pense que nous avons maintenant prouvé qu’il est important de rester actif, tant physiquement que mentalement. Sinon, vous risquez d’écourter votre temps parmi nous.
Comment gardez-vous votre motivation?
Vous devez trouver le bon programme, et j’ai eu de la chance dans mon programme cardiaque. Certaines personnes ont l’impression d’avoir été forcées de participer à un programme, alors elles ne vont pas passer beaucoup de temps à y penser ou à participer. Ils feront le moins possible pendant l’heure et partiront. Il y a beaucoup d’autres personnes avec qui j’ai travaillé qui ont l’attitude de s’attendre à ce que quelqu’un vienne faire le travail pour eux. D’autres personnes disent : « Eh bien, c’est peut-être l’occasion pour que je me remettre sur pied. » Ce sont eux avec qui il est amusant de travailler.
À quel point est-il important pour vous de rester actif en vieillissant?
Je n’avais jamais fait de curling, mais il y a dix ans, j’ai eu envie d’essayer. Il y a toutes sortes de façons de rester actif. Si vous préférez vous en tenir aux cartes, c’est parfait, mais le curling c'est franchement amusant. L’été, le club de curling cède sa patinoire au club de pickleball. Vous savez, la plupart des gens de ce groupe n’ont définivetement plus 30 ans, mais on s’entraîne et on reste en forme.
Comme personne âgée qui s’occupe également de d’autres personnes âgées, pouvez-vous nous partager ce que vous avez appris en faisant vous-même partie de la communauté que vous soutenez?
Je n’ai aucune idée à quel moment on devient « vieux ». Dans le fond, je ne fais pas cette distinction. J’ai tendance à m’impliquer auprès de gens actifs. Peut-être sommes-nous simplement chanceux et chanceuses d’avoir appris à être actifs et à rester allumé·es.
Sachez qu’au fil de la vie, vous « prenerez votre retraite » de certains groupes sociaux et vous en trouverez d’autres. Nous avions l’habitude de faire des 5 à 7 avec des gens du coin. Puis, nous nous sommes rendu compte que nous étions les premiers à partir parce que nous avions besoin de notre bonne nuit de sommeil. Les « plus jeunes » pouvaient faire la fête un peu plus longtemps et quand même se lever tôt le lendemain. Maintenant, nous avons fait la connaissance d’autres personnes qui ont elles aussi besoin de se coucher plus tôt. Alors, nous avons commencé à nous fréquenter de temps en temps. Nous sommes encore les plus âgés de ce nouveau groupe, mais nous ne nous en rendons pas compte.