Le travail par quarts peut altérer la mémoire et la cognition, selon des données recueillies auprès de près de 50 000 adultes canadiens

Thursday, Août 24, 2023

L’exposition au travail de nuit et au travail par quarts rotatifs est associée à un risque accru de troubles cognitifs chez les adultes d’âge moyen et plus âgés, selon une nouvelle étude publiée (en anglais) cette semaine dans la revue scientifique en libre accès PLOS ONE et menée par Durdana Khan de l’Université York, au Canada, et ses collègues.

Des recherches antérieures ont établi que le travail par quarts, c’est-à-dire tout horaire de travail prévu en dehors de la plage traditionnelle de 9 h à 17 h, a d’importantes conséquences sur la santé. Dans cette nouvelle étude, l’équipe de recherche a analysé les données de 47 811 adultes participant à l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement. L’ensemble de données comprenait des informations autodéclarées sur l’emploi et les horaires de travail ainsi que les résultats de tests évaluant les fonctions cognitives.

Dans l’ensemble, une personne sur cinq (21 %) a déclaré avoir été exposée au travail par quarts au cours de sa carrière. Des taux plus élevés de troubles cognitifs ont été observés chez les participant·es qui ont déclaré avoir été exposé·es au travail de nuit au cours de leur emploi actuel (RC : 1,79; IC à 95 % : 1,08-2,96) ou au travail de nuit au cours de leur emploi le plus long (RC : 1,53; IC à 95 % : 1,04-2,26) par rapport aux personnes qui ont déclaré travailler uniquement pendant la journée. Dans les sous-domaines de la cognition, le travail de nuit était associé à une altération de la mémoire et le travail par quarts rotatifs était associé à une altération de la fonction exécutive.

L’équipe scientifique conclut que la perturbation du rythme circadien causée par le travail par quarts pourrait avoir des effets négatifs sur la fonction cognitive chez les adultes d’âge moyen et plus âgés, ce qui mérite d’être étudié plus à fond.

Les scientifiques ajoutent que « [l]es résultats de l’étude suggèrent un lien potentiel entre l’exposition au travail par quarts et l’altération des fonctions cognitives. Nous pensons que des stimuli qui perturbent les rythmes circadiens pourraient jouer un rôle dans la neurodégénérescence contribuant aux troubles cognitifs. Cependant, davantage d’études sont nécessaires pour confirmer l’association entre le travail par quarts et les troubles cognitifs ainsi que les voies physiologiques à la base de ce mécanisme. »