Une étude révèle l’existence d’un lien entre le diabète et la ménopause précoc

Friday, Novembre 4, 2022

Par Jim Oldfield
Des chercheurs de Toronto ont découvert que plus les femmes reçoivent un diagnostic de diabète de type 1 ou de type 2 à un jeune âge, plus elles sont susceptibles de vivre une ménopause précoce.

L’étude met en évidence les effets du diabète sur la santé reproductive, ce qui s’ajoute aux effets déjà connus sur les systèmes cardiovasculaire, nerveux et rénaux ainsi que sur d’autres organes.

« Des études ont montré un lien entre l’apparition du diabète à un jeune âge et la ménopause précoce, mais elles ne faisaient pas de distinction entre les types de diabète », a déclaré Vrati Mehra, chercheuse principale de l’étude réalisée à l’Université York et étudiante en troisième année de médecine à l’Université de Toronto.

« Je crois que nous avons démontré que, si les femmes développent un diabète, qu’il soit de type 1 ou de type 2, leur risque de ménopause précoce augmentera. Les cliniciens doivent donc penser à la santé reproductive des femmes diagnostiquées avec le diabète à un jeune âge », partage Mme Mehra.

Les chercheurs ont révélé que les femmes qui reçoivent un diagnostic de diabète de type 1 avant l’âge de 30 ans présentent un risque de ménopause précoce une fois et demie plus élevé que les femmes non-diabétiques. Pour les femmes ayant reçu un diagnostic de diabète de type 2 dans la trentaine, le risque est quant à lui doublé.

L’étude de cohorte rétrospective a analysé les données de plus de 11 000 femmes tirées de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement. La chercheuse en a présenté les résultats lors d’une conférence internationale le mois dernier et le Journal of the North American Menopause Society a publié les résultats en ligne cette semaine.

La ménopause précoce est associée au vieillissement des ovaires, de sorte que ces nouvelles informations ont des implications sur la fertilité des femmes ainsi que sur la planification familiale, selon Mme Mehra. La ménopause précoce est également associée à des fractures osseuses, à un risque accru de mortalité, toutes causes confondues, ainsi qu’à des symptômes tels que des sautes d’humeur, des troubles du sommeil et des bouffées de chaleur, qui ont tous des conséquences sur la santé des femmes.

Si l’on considère l’urgence et le contexte des résultats, la prévalence mondiale du diabète est passée de moins de 5 % en 2000 à plus de 10 % en 2021, ce qui représente plus de 530 millions de personnes. De plus, les personnes atteintes de diabète sont diagnostiquées plus jeunes, ce qui signifie que davantage de femmes vivent avec la maladie alors qu’elles sont en âge de procréer.

L’étude a également révélé que les femmes ayant reçu un diagnostic de diabète de type 2 après l’âge de 40 ans sont plus susceptibles de connaître une ménopause plus tardive et que le diabète gestationnel n’est pas associé à l’âge de la ménopause. Cependant, la chercheuse a souligné le fait que les limites des données de l’étude auraient pu empêcher les chercheurs de voir un lien entre ces éléments.

Vrati Mehra a mené le projet de recherche lors de ses études à la maîtrise dans le laboratoire de Hala Tamim, professeure à l’École de kinésiologie et des sciences de la santé de la Faculté de la santé de l’Université York. Elle est reconnaissante d’avoir pu mener des recherches à si grande échelle sur le diabète et la santé reproductive.

« J’ai passé de très bons moments à l’Université York et j’ai vraiment apprécié le mentorat que j’y ai reçu en tant qu’étudiante de premier cycle et de deuxième cycle », a déclaré Mme Mehra, qui se passionne pour la santé des femmes et espère faire sa résidence en obstétrique et gynécologie. « Ce fut une expérience valorisante, surtout en tant que personne issue d’une famille d’immigrants. Elle m’a permis d’être là où je suis aujourd’hui. »

Cet article a d’abord été publié par la Faculté de médecine Temetry de l’Université de Toronto. Consultez l’article original (en anglais) ici