Un adulte sur quatre a rencontré des obstacles à l’obtention de soins de santé au cours de la première année de la pandémie

Wednesday, Février 22, 2023

À l’aube de la quatrième année de la pandémie de COVID-19, une nouvelle étude menée par des scientifiques de l’Université McMaster a révélé qu’un adulte sur quatre de plus de 50 ans a eu des difficultés à obtenir des services de santé au cours de la première année de la pandémie.

Publiée le 14 février dans la revue CMAJ Open, l’étude a analysé les données de près de 24 000 adultes d’âge moyen et plus âgés participant à l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV) dans le but de connaître les facteurs associés aux besoins de soins de santé non satisfaits pendant la pandémie.

« Notre étude a révélé que 25 % des adultes participant à l’ÉLCV ont rencontré des difficultés pour obtenir des soins de santé au cours de la première année de la pandémie et cela différait selon l’âge, le niveau de scolarité, le statut d’immigration et la région géographique », a déclaré Laura Anderson, chercheuse principale de l’étude et professeure agrégée au Département des méthodes, des preuves et de l’impact de la recherche en santé à l’Université McMaster.

« Fait encore plus inquiétant, 8 % des personnes participantes ont déclaré ne pas être allées à l’hôpital ni avoir consulté de médecin, et ce, même si elles en avaient besoin. »

L’étude a révélé que les principales raisons signalées pour ne pas consulter étaient la réorientation des services vers les groupes prioritaires et la peur d’attraper la COVID-19. La réorientation vers les groupes prioritaires a été davantage un obstacle pour les adultes de 50 à 54 ans que ceux de 85 à 96 ans. Les scientifiques ont émis l’hypothèse que cela pourrait être lié au fait que les personnes âgées ont vécu des interruptions de services relativement moins importantes.

Les personnes immigrantes et les personnes atteintes de maladies chroniques étaient également plus susceptibles d’indiquer des difficultés à obtenir des services de santé et à ne pas se rendre à l’hôpital ou chez le médecin, ce qui est conforme aux recherches antérieures qui ont montré que les obstacles à l’obtention de soins spécifiques à ces groupes remontent à avant la pandémie.

Les femmes étaient également plus susceptibles que les hommes de déclarer ne pas être allées à l’hôpital ou avoir consulté un médecin lorsqu’elles en avaient besoin, tout comme les participants racialisés comparativement aux participants blancs.

« Un grand nombre de besoins non satisfaits en matière de soins de santé ont été signalés par des adultes canadiens au cours de la première année de la pandémie », ont écrit les scientifiques. « Les résultats de cette étude ont d’importantes implications pour l’équité en matière de santé. »

Les participants ayant des niveaux de scolarité plus élevés avaient plus de chances de faire face à des défis lors de l’obtention de soins. Cette observation peut être due à une plus grande perception de la perturbation des soins, car les scientifiques ont constaté que ce groupe avait généralement des taux plus élevés d’utilisation des soins de santé avant la pandémie.

Des différences régionales ont également été observées dans les besoins de soins de santé non satisfaits. Les personnes résidant au Québec étaient plus susceptibles de ne pas se rendre à l’hôpital ou consulter un médecin, alors que les personnes résidant en Ontario étaient plus susceptibles de faire face à des difficultés d’accès aux soins de santé et à des obstacles pour le dépistage du SRAS-CoV-2.

L’équipe de recherche a conclu que « les besoins de soins de santé non satisfaits pendant la pandémie de COVID-19 peuvent avoir de graves implications sur les soins aux patients et des conséquences potentiellement durables ».

« Nous prévoyons d’évaluer l’impact des interruptions des soins de santé pendant la pandémie sur l’incidence et la gravité des maladies chroniques, notamment l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires », a déclaré la professeure Anderson.