La participation sociale favorise un vieillissement optimal chez les aîné×es, selon une étude

Tuesday, Juin 13, 2023

 

Une nouvelle étude a suivi plus de 7 000 Canadien×nes d’âge moyen et plus âgé×es pendant environ trois ans pour déterminer s’il y avait un lien entre de hauts niveaux de participation sociale et le vieillissement réussi plus tard dans la vie. Les scientifiques ont constaté que les personnes qui faisaient du bénévolat et celles qui participaient à des activités de loisirs étaient plus susceptibles de rester en excellente santé pendant la période de trois ans de l’étude. Ces personnes étaient également moins susceptibles de développer des problèmes physiques, cognitifs, mentaux ou émotionnels.

Les chercheur×ses ont défini le vieillissement réussi comme l’absence de problème physique, cognitif, mental ou émotionnel grave qui empêche la participation aux activités quotidiennes, en plus de la déclaration par les participant·es de niveaux élevés de bonheur et une bonne santé physique et mentale. Les chercheur×ses ont analysé uniquement les données des participant×es qui présentaient un vieillissement réussi au début de l’étude. L’objectif était de voir si la participation sociale était associée à la probabilité que ces personnes conservent leur excellente santé.

Environ 72 % des répondant×es qui participaient à des activités bénévoles ou de loisirs au début de l’étude avaient toujours un bon vieillissement trois ans plus tard. Cependant, seulement les deux tiers des personnes qui ne participaient pas à ce genre d’activités présentaient un vieillissement réussi à la fin de l’étude. Après avoir pris en compte un large éventail de caractéristiques sociodémographiques, les résultats ont indiqué que les répondant×es qui participaient à des activités de loisirs et à des activités bénévoles ou caritatives étaient respectivement à 15 % et à 17 % plus susceptibles de maintenir une excellente santé tout au long de l’étude.

« Bien qu’il faille éviter de déterminer la causalité à l’aide d’une étude observationnelle comme celle-ci, il est raisonnable de penser que l’activité sociale est associée à un vieillissement réussi », a déclaré la première autrice de l’étude, Mabel Ho, candidate au doctorat à la Faculté de travail social Factor-Inwentash et à l’Institut du parcours de vie et du vieillissement de l’Université de Toronto. « Être actif dans la société est important, quel que soit notre âge. Se sentir engagé et connecté aux autres peut améliorer notre humeur, réduire notre impression de solitude et d’isolement et améliorer notre santé mentale et globale. »

Des professionnel·les de la santé prescrivent désormais des activités sociales à leurs patient×es, ce que l’on appelle une « prescription sociale », c’est-à-dire une intervention non pharmacologique qui intègre les services communautaires aux soins de première ligne. La prescription sociale peut être utilisée pour encourager les personnes âgées à faire du bénévolat ou à prendre part à des activités de loisirs.

« Il est encourageant de constater qu’il existe des moyens de favoriser notre bien-être physique, cognitif, mental et émotionnel à mesure que nous vieillissons. C’est une excellente nouvelle pour les personnes âgées et leurs familles, qui pourraient craindre qu’un déclin précipité soit inévitable », a ajouté l’autrice principale Esme Fuller-Thomson, directrice de l’Institut du parcours de vie et du vieillissement et professeure à la Faculté de travail social Factor-Inwentash de l’Université de Toronto. « Il est essentiel que les personnes âgées, les familles, les professionnel×les, les décideur×es et les scientifiques travaillent ensemble pour créer un environnement qui favorise une vie dynamique et saine à un âge avancé. »

Le concept modifié de vieillissement réussi introduit dans cette étude est plus inclusif que celui des études précédentes, car il englobe à la fois des mesures objectives et subjectives du vieillissement optimal. La plupart des recherches antérieures sur le vieillissement réussi classaient les personnes ayant des problèmes de santé chroniques comme des personnes ne « dont le vieillissement n’était pas réussi. » Dans la présente étude, les personnes pouvaient être classées dans la catégorie « vieillissement réussi » même si elles vivaient avec maladie chronique, à condition qu’elles puissent s’adonner à des activités quotidiennes et qu’elles n’aient pas de douleur chronique invalidante. La définition révisée intègre également la perception subjective des personnes âgées de leur processus de vieillissement, de leur santé physique et mentale ainsi que de leur bien-être émotionnel autodéclaré, comme le bonheur et la satisfaction à l’égard de la vie. La plupart des études antérieures avaient ignoré l’expérience subjective des personnes âgées quant à leur vieillissement.

L’étude a été publiée cette semaine en ligne dans la revue International Journal of Environmental Research and Public Health. Elle utilise les données longitudinales de la vague de départ (2011-2015) et du premier suivi (2015-2018) de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV) pour examiner les facteurs associés au vieillissement optimal. L’ÉLCV comptait 7 651 répondant×es âgé×es de 60 ans ou plus à la deuxième vague qui étaient en santé optimale lors de la vague de collecte de données de départ. L’échantillon était limité aux participant×es qui étaient en excellente santé au début de l’étude, soit seulement 45 % des répondant×es.

Cet article a été initialement publié par l’Institut du parcours de vie et du vieillissement et la Faculté de travail social Factor-Inwentash de l’Université de Toronto (FIFSW). Pour lire la version originale (en anglais), cliquez ici.