Étudiants en vedettes : Questions et réponses avec Divya Joshi

Wednesday, Mars 17, 2021

 Divya Joshi est chercheuse postdoctorale au Département des méthodes, des données et de l’impact de la recherche en santé à l’Université McMaster.

 

Peux-tu nous parler un peu de toi?

Je m’appelle Divya Joshi et je suis chercheuse postdoctorale au Département des méthodes, des données et de l’impact de la recherche en santé à l’Université McMaster. Je viens de St Catharines, en Ontario, et j’ai fait mon baccalauréat et ma maîtrise à l’Université Brock. Puis, j’ai obtenu un doctorat en méthodologie de recherche en santé (épidémiologie clinique) de l’Université McMaster. Je m’intéresse à la recherche qui vise à comprendre l’impact de la résilience biopsychosociale sur le vieillissement physique et cognitif. Mes recherches actuelles se concentrent sur l’examen des mécanismes liant l’exposition à des expériences défavorables pendant l’enfance aux problèmes de santé, comme la multimorbidité et le fonctionnement physique, au sein de la population vieillissante. Quand j’étais enfant, je rêvais d’être médecin, mais j’ai commencé à développer un intérêt pour la recherche sur la santé de la population pendant mon baccalauréat. En dehors du travail, j’aime la lecture, la poésie, la cuisine végétalienne et la randonnée. 

Qu’est-ce qui t’a intéressée le plus dans l’ÉLCV?

La conception et la méthodologie de l’ÉLCV m’ont tout de suite intéressée, tout comme la profondeur et l’étendue de la collecte de données. La conception longitudinale et l’exhaustivité des données, notamment sur les facteurs biologiques, psychologiques, socioéconomiques et liés au mode de vie, sont des informations essentielles pour comprendre l’impact de divers événements sur les changements dans les résultats de santé et pour déchiffrer les mécanismes qui contribuent à leurs effets néfastes sur la santé et à une adaptation réussie à mesure que les gens vieillissent.

Quel type de recherche fais-tu avec les données de l’ÉLCV? As-tu publié tes résultats de recherche? Si oui, qu’as-tu découvert?

Il est bien établi dans la littérature que l’exposition à des expériences défavorables pendant l’enfance, comme des abus physiques, sexuels et émotionnels, la négligence, la violence conjugale et d’autres difficultés familiales, a un impact sur la santé et le bien-être des personnes tout au long de leur vie. Sous la supervision du Dr Parminder Raina et de la Dre Andrea Gonzalez, ma recherche actuelle examine les trajectoires sous-jacentes des comportements biologiques, sociaux, psychologiques et de santé dans le but d’expliquer pourquoi les personnes qui ont vécu des événements traumatisants et stressants pendant leur enfance ont un risque plus élevé de développer des problèmes de santé, y compris la multimorbidité, une diminution de la fonction physique et une incapacité, plus tard dans la vie.

Dans un article publié récemment dans le CMAJOpen, nous faisons état de la prévalence d’un large éventail d’expériences négatives pendant l’enfance en fonction de facteurs sociodémographiques dans la population canadienne d’âge moyen et plus âgé. C’est la première fois que nous obtenons des estimations démographiques pour plusieurs expériences négatives vécues pendant l’enfance, y compris la violence psychologique et la négligence. Nos résultats ont montré qu’environ 62 % des adultes canadiens âgés de 45 à 85 ans ont déclaré avoir vécu au moins une expérience négative pendant l’enfance. Plus d’un adulte sur quatre a déclaré avoir été exposé à de la violence physique et un sur cinq a déclaré avoir été exposé à de la violence conjugale et à de la violence psychologique pendant l’enfance. Nous avons également constaté que l’exposition à des expériences négatives durant l’enfance était plus élevée chez les personnes de moins de 65 ans, les femmes, les personnes dont le niveau de scolarité était inférieur à un baccalauréat, les personnes dont le revenu annuel du ménage était inférieur à 20 000 $ et les personnes qui ne sont pas hétérosexuelles. Ces résultats suggèrent que les expériences négatives pendant l’enfance sont très répandues dans la population canadienne et que nous devrions prendre des mesures pour améliorer la qualité de l’environnement familial, soutenir un rôle parental positif, promouvoir le développement sain de l’enfant et mettre en place des soins qui tiennent compte des traumatismes subis.

Quelle est la chose la plus intéressante ou la plus surprenante que tu as apprise en travaillant avec l’ÉLCV? Comment crois-tu que l’ÉLCV t’aidera à grandir en tant qu’étudiante ou en général?

La chose la plus intéressante que j’ai apprise de mon travail avec l’ÉLCV est que l’adversité lors de la petite enfance a non seulement des effets sur le développement pendant l’enfance et l’adolescence, mais elle augmente le risque de facteurs de stress supplémentaires et influence les trajectoires de vieillissement en santé en ayant des répercussions sur la santé physique, psychologique et sociale tout au long de la vie. Travailler avec l’ÉLCV m’aidera à élargir ma compréhension des méthodologies et des techniques analytiques liées aux études longitudinales et me permettra de mieux formuler les questions de recherche longitudinale interdisciplinaire sur le vieillissement et la santé.

Comment penses-tu que les résultats de l’ÉLCV te seront utiles, à l’avenir, ou utiles à d’autres?

Alors que l’évolution démographique va vers le vieillissement de la population, il devient particulièrement important de comprendre les facteurs qui contribuent à un vieillissement en bonne santé. Les résultats tirés des données de l’ÉLCV nous aideront à mieux comprendre l’influence des facteurs biologiques, sociaux, économiques, psychologiques et de santé et comportementaux, individuellement et en combinaison, sur les transitions de la vie et les trajectoires de santé. Les conclusions de l’ÉLCV aideront les éducateurs, les professionnels de la santé publique, les fournisseurs de soins de santé cliniques ainsi que les décideurs à promouvoir un vieillissement en santé, à élaborer des interventions thérapeutiques et de prévention plus efficaces, et à améliorer la qualité de vie des populations.

As-tu une idée du genre de travail que tu aimerais faire après tes études?

Mon travail postdoctoral avec l’ÉLCV m’a inspiré à orienter ma carrière vers la santé des aînés. J’aimerais poursuivre une carrière dans le milieu universitaire comme chercheuse et professeure. J’aimerais bâtir un programme de recherche axé sur la compréhension de l’impact de la résilience biopsychosociale sur le vieillissement cognitif et physique.

Au-delà de ton expérience professionnelle, qu’est-ce que l’ÉLCV t’a apporté?

Je suis reconnaissante pour toutes les merveilleuses personnes que j’ai rencontrées et avec lesquelles j’ai travaillé au cours des deux dernières années ainsi que pour les amitiés que j’ai nouées. 

 

L’ÉLCV se consacre à la création d’un environnement de formation innovant et interdisciplinaire qui favorise l’engagement continu des chercheurs, tant nouveaux qu’établis, et à l’utilisation optimale de sa plateforme qui constitue une source précieuse de données pour la prochaine génération de chercheurs en santé et en vieillissement.