Pour les personnes âgées de plus de 50 ans, même des symptômes légers de COVID-19 peuvent entraîner des problèmes de mobilité

Wednesday, Janvier 12, 2022

Une étude de l’Université McMaster a révélé que les adultes de plus de 50 ans qui ont des symptômes légers et modérés de COVID-19 courent un risque accru de problèmes touchant la mobilité et la fonction physique, même sans avoir été hospitalisés pour la COVID-19.

Les résultats, qui sont issus des données de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV), mettent en évidence le fardeau de la COVID-19 chez les adultes d’âge moyen et plus âgés qui ne sont pas hospitalisés. Ils suggèrent que de nombreux patients qui n’ont été que légèrement affectés par la COVID-19 ont des symptômes persistants et dérangeants.

Les chercheurs ont examiné les problèmes de mobilité, notamment la difficulté à se relever d’une chaise, la capacité à monter et descendre les escaliers sans aide et à marcher deux à trois pâtés de maisons ainsi que les changements dans la capacité des participants à se déplacer dans la maison et à effectuer des travaux ménagers et de l’activité physique. La recherche a été publiée le 12 janvier dans la revue JAMA Network Open.

« Nos résultats ont montré que le risque de problèmes de mobilité était plus élevé chez les personnes plus âgées, à faible revenu ou chez celles qui avaient trois maladies chroniques ou plus, une faible activité physique et une mauvaise alimentation », a indiqué Marla Beauchamp, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la mobilité, le vieillissement et les maladies chroniques et professeure adjointe à l’École des sciences de la réadaptation de l’Université McMaster.

« Cependant, ces facteurs à eux seuls n’expliquaient pas les problèmes de mobilité que nous avons observés chez les personnes atteintes de COVID-19. Des stratégies de réadaptation doivent être élaborées pour les adultes qui évitent l’hospitalisation pour la COVID-19, mais qui ont tout de même besoin d’aide pour regagner leur mobilité et leur fonction physique. »

Les chercheurs ont analysé les données recueillies auprès de 24 114 participants à l’ÉLCV lors de la première vague de la pandémie, en 2020. Les cas de COVID-19 ont été classés comme confirmés, probables ou suspectés en raison des limitations de la capacité de dépistage au cours des premiers stades de la pandémie.

Le risque d’aggravation de la mobilité et de la fonction physique était presque doublé chez les participants avec la COVID-19 par rapport à ceux sans la COVID-19, et ce, même si la plupart d’entre eux avaient des symptômes légers ou modérés. Sur les 2 748 personnes atteintes de COVID-19 confirmée, probable ou suspectée, 94 % d’entre elles n’ont pas été hospitalisées.

Les personnes atteintes de COVID-19 confirmée ou probable avaient deux fois plus de risque que leur capacité à effectuer des travaux ménagers et de l’activité physique soit diminuée que celles sans COVID-19. Les personnes chez qui la COVID-19 était suspectée ont également eu des résultats similaires.

« À notre connaissance, cette étude est la première de ce genre à évaluer l’association entre la COVID-19 confirmée, probable ou suspectée et la mobilité et le fonctionnement des adultes d’âge moyen et plus âgés qui vivent dans la communauté », a déclaré Parminder Raina, professeur au Département des méthodes, des preuves et de l’impact de la recherche en santé, chercheur principal de l’ÉLCV et directeur scientifique de l’Institut McMaster de recherche sur le vieillissement.
« À ce jour, une grande partie de la recherche sur la COVID-19 de longue durée s’est concentrée sur les patients hospitalisés », a-t-il ajouté.

Les chercheurs ont conclu qu’il était nécessaire de mieux comprendre les répercussions à long terme de la COVID-19 et d’envisager « le développement et la mise en œuvre d’approches d’intervention et de gestion efficaces pour remédier à tout déficit persistant de mobilité et de fonctionnement chez les personnes vivant dans la communauté. »

L’étude par questionnaire de l’ÉLCV sur la COVID-19, une sous-étude de l’ÉLCV, a été financée par l’Institut de recherche Juravinski, l’Université McMaster, l’Institut McMaster de recherche sur le vieillissement, la Nova Scotia COVID-19 Health Research Coalition et l’Agence de la santé publique du Canada.

Le financement global de la plateforme de données de l’ÉLCV a été octroyé par le gouvernement du Canada, par l’entremise des Instituts de recherche en santé du Canada et de la Fondation canadienne pour l’innovation.