Une plus grande adversité durant l’enfance liée au vieillissement prématuré dès le milieu de la vie

Tuesday, Janvier 31, 2023


L’exposition à un plus grand nombre d’expériences négatives durant l’enfance peut accélérer le vieillissement biologique chez les aînés, selon une étude de l’Université McMaster.

Les résultats de cette recherche ont été publiés en ligne dans la revue Aging Cell.

L’étude a analysé les données de 1 445 participant·es âgé·es de 45 à 85 ans de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement. Ces personnes ont fourni des échantillons de sang pour l’analyse de la méthylation de l’ADN en plus de remplir un questionnaire d’auto-évaluation des expériences négatives durant l’enfance. Ces expériences comprennent l’exposition pendant l’enfance à des abus physiques, émotionnels ou sexuels, la négligence ainsi que l’exposition à la violence conjugale des parents ou à une mauvaise santé mentale parentale.

Les données ont été analysées pour déterminer s’il existait une association entre l’adversité vécue pendant la petite enfance et l’accélération du vieillissement biologique.

« Les expériences négatives de l’enfance sont associées à de mauvais résultats sur la santé plus tard dans la vie. Toutefois, nous ne connaissons pas le mécanisme sous-jacent par lequel l’adversité au début de la vie entre dans la peau et s’intègre à la biologie, menant à de mauvais résultats sur la santé », a déclaré Divya Joshi, associée de recherche au Département des méthodes, des données et de l’impact de la recherche en santé à l’Université McMaster et première autrice de l’article.

L’étude a utilisé des estimateurs basés sur la méthylation de l’ADN, connus sous le nom d’horloges épigénétiques, qui sont des outils biochimiques développés pour mesurer les aspects du vieillissement biologique. Ces horloges indiquent un vieillissement biologique accéléré lorsque l’âge épigénétique est supérieur à l’âge chronologique.

 « Les résultats de l’étude suggèrent que l’exposition aux expériences négatives durant l’enfance peut induire des changements à la méthylation de l’ADN qui ont le potentiel de perdurer tout au long de la vie, en particulier en l’absence d’interventions de santé et d’interventions comportementales », a-t-elle ajouté.

« Il est important que les clinicien·nes envisagent et mettent en œuvre des soins tenant compte des traumatismes pour répondre aux besoins de santé des personnes qui ont vécu des expériences négatives pendant leur enfance afin de prévenir une cascade de problèmes de santé plus tard dans la vie. »

Les données indiquant un lien entre l’accélération du vieillissement biologique et les formes individuelles d’adversité étaient limitées, peut-être en raison du petit nombre de participant·es à l’étude.

L’équipe de recherche a conclu qu’il est nécessaire de mettre en œuvre des stratégies qui sensibilisent aux expériences négatives durant l’enfance et favorisent le développement sain des enfants.