Une personne âgée sur quatre a déclaré avoir modifié sa consommation d’alcool au cours de la pandémie

Friday, Juillet 29, 2022

Étant donné les circonstances exceptionnelles engendrées par la pandémie de COVID-19, il n’est pas étonnant que la consommation d’alcool à travers le monde ait augmenté. À l’aide des données de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV), une nouvelle étude a révélé que 26 % des adultes d’âge moyen et plus âgés ont signalé un changement à leur consommation d’alcool au cours de la première année de la pandémie.

À l’aide des données de près de 30 000 participants à l’ÉLCV, les chercheurs ont observé que durant les deux premières vagues de la pandémie au Canada :

  • 13 % des participants ont augmenté leur consommation d’alcool;
  • 13 % des participants ont réduit leur consommation d’alcool;
  • 28 % des participants répondaient aux critères d’hyperalcoolisation rapide occasionnelle ou régulière

« Les personnes plus jeunes, plus scolarisées, dont le revenu était élevé, qui consommaient du cannabis, et qui avaient un résultat positif au dépistage de l’anxiété et de la dépression étaient plus à risque d’avoir une consommation d’alcool potentiellement inquiétante », a déclaré la Dre Jacqueline McMillan, gériatre et professeure adjointe d’enseignement clinique en médecine gériatrique à l’Université de Calgary.

Les résultats de l’étude ont été publiés en ligne dans la revue Canadian Journal of Public Health (en anglais).

Comme des niveaux modérés et élevés de consommation d’alcool peuvent entraîner des problèmes de santé, l’augmentation de la consommation liée à la pandémie pourrait avoir des effets néfastes sur la santé. L’hyperalcoolisation rapide, définie chez les personnes âgées de 65 ans et plus comme quatre verres et plus pour les femmes et cinq verres et plus pour les hommes en une seule occasion, a été associée à des blessures non intentionnelles ainsi qu’à des maladies chroniques, telles que l’hypertension artérielle, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiaques et hépatiques, certains cancers et des problèmes de mémoire.

Cette étude, basée sur les données des enquêtes de départ et de sortie de l’étude par questionnaire sur la COVID-19 de l’ÉLCV, visait à examiner l’ampleur des changements à la consommation d’alcool et de l’hyperalcoolisation rapide ainsi que les facteurs qui y étaient associés au cours des dix premiers mois de la pandémie de COVID-19 (correspondant aux deux premières vagues) chez les adultes d’âge moyen et les aînés.

Bien que des études antérieures aient exploré les facteurs associés aux changements à la consommation d’alcool pendant la pandémie de COVID-19, l’effet de la consommation de cannabis sur la consommation d’alcool n’avait pas été exploré dans les études canadiennes. Il a donc été examiné dans la présente étude en plus des facteurs sociodémographiques et de santé mentale.

« Des sous-populations spécifiques étaient plus à risque d’augmenter leur consommation d’alcool ou de répondre aux critères d’hyperalcoolisation rapide pendant la pandémie de COVID-19 », a déclaré la Dre McMillan.

Les participants à l’ÉLCV les plus susceptibles de répondre au critère d’hyperalcoolisation rapide étaient des hommes de moins de 65 ans, avaient un niveau de scolarité et un revenu plus élevés, consommaient auparavant ou actuellement du cannabis (en particulier des femmes) ou étaient des femmes atteintes d’anxiété et/ou de dépression.

« Les interventions de santé publique visant à réduire les méfaits de la consommation d’alcool à risque, telles que les campagnes de sensibilisation du public, les ressources pour les groupes à risque, les programmes d’éducation pour les prestataires de soins de santé, pourraient cibler les personnes présentant une ou plusieurs de ces caractéristiques », a ajouté la Dre McMillan.