Le travail par quarts pourrait retarder l’apparition de la ménopause

Thursday, Mars 31, 2022

Texte adapté de la North American Menopause Society (NAMS)

Ce n’est un secret pour personne : les horaires de travail non traditionnels peuvent faire des ravages sur le mode de vie et les habitudes de sommeil. Le travail par quarts est également connu pour avoir un effet néfaste sur la santé des travailleurs. Une nouvelle étude ayant utilisé les données de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV) suggère que le travail par quarts pourrait également retarder l’apparition de la ménopause naturelle, peut-être en raison de perturbations des rythmes circadiens.

La recherche a été publiée en ligne dans la revue Menopause.

Le travail par quarts a augmenté à l’échelle mondiale au cours des dernières années, et on estime qu’un Canadien sur quatre a un horaire de travail non traditionnel ou en alternance.
Devenu une nécessité économique pour répondre à la demande croissante de biens et de services, le travail par quarts n’est pas sans risques pour la santé, notamment en ce qui a trait aux accidents coronariens, aux ulcères gastro-duodénaux, au diabète de type 2 et au cancer.

Bien que des études antérieures aient montré divers effets néfastes du travail par quarts sur la santé des travailleurs, ses effets sur les adultes d’âge moyen et plus âgés ont été peu étudiés.

Cette nouvelle étude, basée sur des analyses de données secondaires recueillies auprès de 3700 femmes préménopausées inscrites à l’ÉLCV, visait à étudier l’association entre l’exposition au travail par quarts et les variations de l’âge de la ménopause naturelle chez les travailleuses canadiennes.

Les résultats de l’étude ont permis de démontrer une relation significative entre les quarts de travail rotatifs et l’apparition tardive de la ménopause. Selon les chercheurs, un bouleversement des rythmes circadiens pourrait être en cause, mais une étude plus approfondie est nécessaire.

« Un nombre significatif de personnes exposées au travail par quarts pendant toute leur carrière ont eu une ménopause tardive », a déclaré Durdana Khan, doctorante au Département de kinésiologie et des sciences de la santé de l’Université York. « Plus précisément, les femmes dont l’emploi actuel ou l’emploi occupé le plus longtemps était par quarts rotatifs avaient davantage tendance à avoir une ménopause tardive. »

L’âge de la ménopause naturelle est un sujet préoccupant pour les femmes d’âge moyen et plus âgées, car la ménopause précoce ou tardive peut être un marqueur de risque important de morbidité et de mortalité ultérieures. Des facteurs environnementaux tels que le tabagisme, la parité et le statut socio-économique ont déjà été identifiés comme étant fortement associés aux variations de l’âge de la ménopause naturelle.

« L’effet retardateur du travail par quarts rotatifs sur l’âge de la ménopause naturelle n’a pas été rapporté auparavant. Pour brosser un portrait plus complet de la relation entre le travail par quarts et le début de la ménopause, il sera nécessaire de mener des études supplémentaires qui permettront de confirmer l’existence de cette relation ainsi que de déterminer les voies physiologiques qui sont influencées. Les études futures devraient examiner plus en détail le travail par quarts et son lien avec l’âge à la ménopause, comme le type et la direction des quarts de travail rotatifs, le nombre de quarts de nuit consécutifs et le nombre de jours de congé entre les quarts », a ajouté Khan.