Impacts de la COVID-19 sur la santé mentale des aidants

Friday, Mars 11, 2022

par Melissa Shaw, Université Simon Fraser

Une nouvelle étude menée par le Centre de recherche en gérontologie de l’Université Simon Fraser a révélé que les femmes aidantes qui prodiguent des soins intensifs à domicile ont connu des niveaux plus élevés de dépression et d’anxiété pendant la pandémie de COVID-19, et suggère qu’un soutien accru à leur égard est nécessaire.

L’étude, qui est l’une des premières à examiner la santé mentale des aidants au fil du temps, a récemment été publiée dans The Journals of Gerontology: Series B.

Les chercheurs ont examiné les données de 14 118 aidants inscrits à l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV) qui ont participé à l’étude sur la COVID-19 au cours de la première année de la pandémie, soit d’avril à décembre 2020. L’ÉLCV est une étude nationale qui a recueilli tant des données prépandémiques que des données péripandémiques sur ses participants. L’étude a fourni aux chercheurs un cadre pour comparer les réponses recueillies pendant la pandémie avec les données recueillies lors d’enquêtes précédentes, menées entre 2011 et 2018 auprès des mêmes individus.

Les aidants naturels sont généralement des membres de la famille ou des amis qui prodiguent des soins non rémunérés à un proche atteint d’une maladie, d’un handicap ou d’un autre problème de santé. Les aidants qui ont déclaré se sentir incapables de fournir des soins et qui ont consacré plus d’heures à ce rôle ont signalé davantage de symptômes dépressifs et d’anxiété.

Les personnes qui s’occupent d’un proche à la maison ont également déclaré être plus déprimées et anxieuses que celles qui s’occupent d’un proche vivant dans un établissement de santé, y compris les centres d’hébergement de soins de longue durée. Elles ont également déclaré éprouver plus d’anxiété que celles qui s’occupent d’une personne vivant dans un autre ménage.

Les femmes aidantes ont signalé une plus grande présence de symptômes dépressifs et d’anxiété, tandis que les hommes aidants ont présenté la plus grande augmentation des symptômes de dépression et d’anxiété au fil du temps. Les chercheurs suggèrent que cette tendance pourrait être due à une plus grande résilience chez les femmes aidantes pendant la pandémie grâce à des expériences antérieures de prestation de soins et à de meilleurs processus d’adaptation.

Plus de soutien requis pour les aidants naturels

Andrew Wister, professeur de gérontologie à l’Université Simon Fraser, affirme que cette recherche met en évidence le besoin d’approches qui soutiennent les aidants et qui contribuent à atténuer les impacts de leur rôle sur leur santé mentale et à renforcer leur résilience, comme des groupes de soutien en ligne, des services de conseil et de l’aide financière.

« La pandémie a mis en lumière des inégalités entre les genres, car on attend souvent des femmes qu’elles assurent la charge de travail supplémentaire consistant à s’occuper du ménage et de la famille », déclare le professeur Wister, responsable de l’étude et directeur du centre de recherche. « Il faut en faire davantage pour résoudre ces problèmes systémiques, notamment en offrant du soutien en milieu de travail et en augmentant les ressources communautaires. »