Il est difficile de changer les opinions lorsqu’il est question de vaccination : une étude

Tuesday, Avril 12, 2022

Le Canada a l’un des taux de vaccination contre la COVID-19 les plus élevés au monde, mais les responsables de la santé publique se questionnent constamment sur la manière d’accroître le taux de vaccination chez les personnes qui ne veulent pas se faire vacciner.

Une nouvelle étude menée aux universités McMaster et McGill offre de l’information sur les raisons et les facteurs pouvant entraîner une réticence à la vaccination chez les aînés, qui sont connus pour présenter un risque accru de symptômes graves de la COVID-19.

L’étude, publiée dans l’American Journal of Epidemiology, a analysé les données de près de 24 000 adultes d’âge moyen et plus âgés inscrits à l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV) sur leur probabilité de recevoir le vaccin et les facteurs associés à la prise du vaccin contre la COVID-19.

Ces résultats représentent la plus grande enquête menée à ce jour sur la volonté des Canadiens âgés de recevoir le vaccin contre la COVID-19.

« Notre étude a révélé que la confiance dans le vaccin COVID-19 était élevée depuis le tout début. Même avant que les vaccins contre la COVID-19 ne soient disponibles au Canada, la majorité des aînés étaient disposés à se faire vacciner », a déclaré Nicole Basta, épidémiologiste des maladies infectieuses, professeure agrégée au Département d’épidémiologie et de biostatistique de l’Université McGill et auteure principale de l’étude.

Les chercheurs ont découvert qu’environ 84 % des adultes âgés de plus de 50 ans étaient très ou assez susceptibles de recevoir un vaccin contre la COVID-19, tandis qu’environ 10 % d’entre eux étaient incertains et que seulement 6 % d’entre eux étaient assez peu ou très peu susceptibles de le recevoir.

Les résultats sont similaires au taux de vaccination actuelle au Canada, ce qui suggère que les personnes qui étaient assez ou très susceptibles d’être vaccinées à la fin de 2020 l’ont été lorsqu’elles sont devenues admissibles au vaccin. De plus, les taux de couverture vaccinale suggèrent que la majorité des personnes qui n’étaient pas sûres ont également été vaccinées, contrairement à celles qui ont exprimé leur réticence.

« Nos résultats suggèrent que la plupart des gens avaient pris la décision de se faire vacciner avant qu’un vaccin ne soit disponible et qu’ils l’ont fait », a ajouté la professeure Basta. « Notre étude suggère que peu de progrès ont été faits pour convaincre le petit pourcentage de personnes qui ne voulaient pas recevoir le vaccin au départ de se faire vacciner dans l’année suivant l’apparition des vaccins. »

Les chercheurs ont déterminé que les personnes qui ne voulaient pas recevoir le vaccin étaient susceptibles de vivre dans une zone rurale et d’être plus jeunes (entre 50 et 64 ans), de genre féminin, moins éduquées, moins favorisées et non-blanches. Les motivations les plus fréquentes des personnes peu susceptibles de recevoir le vaccin étaient les préoccupations concernant la sécurité et l’efficacité du vaccin.

L’étude a analysé les données des questionnaires de l’ÉLCV sur la COVID-19 recueillies à l’automne 2020, avant que les vaccins ne soient disponibles.

Cette recherche, suscitant la collaboration de chercheurs partout au pays, a été supervisée par Parminder Raina, le chercheur principal en chef de l’ÉLCV, ainsi que par les co-chercheuses principales Christina Wolfson de l’Université McGill et Susan Kirkland de l’Université Dalhousie.

« Il est essentiel de garantir des taux de vaccination élevés contre la COVID-19 – en particulier chez les aînés qui présentent un risque accru de symptômes graves », a souligné Parminder Raina, professeur au Département des méthodes, des données et de l’impact de la recherche en santé à l’Université McMaster et directeur scientifique de l’Institut McMaster de recherche sur le vieillissement.

« Notre objectif principal était d’identifier les personnes qui bénéficieraient le plus d’une intervention ciblée pour augmenter la vaccination contre la COVID-19 et de fournir des données probantes indispensables pour orienter les programmes de vaccination. »

Les antécédents en matière de vaccination étaient un autre facteur important associé à la volonté de recevoir le vaccin contre la COVID-19. Les personnes qui avaient déjà reçu un vaccin contre la grippe ou qui prévoyaient de se faire vacciner contre la grippe étaient davantage disposées à se faire vacciner contre la COVID-19.

De plus, la volonté de recevoir le vaccin contre la COVID-19 était également associée à la croyance de n’avoir jamais été infecté par le SRAS-CoV-2, le virus qui cause la COVID-19, ainsi qu’au fait d’avoir vécu des répercussions négatives de la pandémie.

L’étude par questionnaire de l’ÉLCV sur la COVID-19, une sous-étude de l’ÉLCV, a été financée par l’Institut de recherche Juravinski, l’Université McMaster, l’Institut McMaster de recherche sur le vieillissement, la Nova Scotia COVID-19 Health Research Coalition et l’Agence de la santé publique du Canada.

Le financement global de la plateforme de données de l’ÉLCV a été octroyé par le gouvernement du Canada, par l’entremise des Instituts de recherche en santé du Canada et de la Fondation canadienne pour l’innovation.